Cannabis et virus préhistoriques

Des recherches récentes démontrent que le génome du cannabis aurait été modifié il y a des millions d’années par des virus préhistoriques. Ces mutations seraient responsables des effets thérapeutiques et hallucinogènes de certains cannabinoïdes bien connus.

Des composés bien particuliers

Nos lecteurs assidus savent déjà que le THC et le CBD sont les deux cannabinoïdes qui retiennent le plus l’attention des amateurs de marijuana. Les deux sont notamment capables de réduire l’inflammation et les douleurs musculaires, ainsi que les spasmes engendrés par des maladies comme l’épilepsie ou le Parkinson. Le THC a la particularité d’entraîner des hallucinations psychotropes quand il entre en contact avec les récepteurs du système endocannabidoide. De son côté, le CBD ne cause pas d’hallucinations, mais tend à relaxer son utilisateur.

Il semble que ces étonnantes propriétés se soient développées il y a des millions d’années, lorsque des virus extérieurs injectèrent leur ADN dans le génome du cannabis. Ces virus ont conféré des propriétés uniques au THC et au CBD. Cette découverte a été publiée dans la dernière édition du Genome Research, en conjoncture avec la première carte complète du génome de cette plante. Notons que cette découverte étonnante provient des experts de l’Université de Toronto.

D’autres pistes intéressantes

De plus, cette carte du génome du cannabis nous fournit de nouvelles pistes de solutions pour mieux comprendre cette espèce. Par exemple, les scientifiques comprennent désormais comment le chanvre a pu évoluer de façon distincte de la marijuana, alors que les deux espèces proviennent du cannabis sativa.

Éventuellement, ces découvertes pourraient permettre de développer de nouvelles espèces de cannabis génétiquement modifiées. Ces dernières pourraient contenir les cannabinoïdes les plus recherchés par l’industrie médicale, ou encore se montrer particulièrement résistantes aux intempéries et aux insectes. Il en résulterait une forme de « super cannabis » qui nécessiterait beaucoup moins de pesticides que sa version classique.

Sources :

Popsci.com

Utoronto.ca