Depuis quelques dizaines d’années, les produits dérivés du tabac sont de moins en moins populaires aux États-Unis. Cette situation inquiète évidemment les géants de ce secteur économique. Afin de palier à ce manquer à gagner, certaines compagnies se tournent vers le marché du cannabis. Est-ce que leurs producteurs en feront de même?
Modifier toute une chaîne de production
L’Altria Group inc., le fabricant américain des cigarettes Marlboro, a investi la semaine dernière la somme faramineuse de 1,8 milliard de dollars dans le Cronos Group Inc. Cette transaction s’inscrit dans une stratégie pour acquérir de nouveaux clients qui préfèrent le cannabis au tabac.
Mike Gorenstein, le chef exécutif du Cronos Group, affirme que ses employeurs sont déjà en contact avec des agriculteurs locaux qui produisent du tabac. Il affirme qu’il a les moyens d’aider ces derniers à faire la transition vers la culture du cannabis, pour mieux subvenir aux nouveaux besoins d’Altria.
Notons que le Cronos Group bénéficie d’un centre de recherche situé à 130 kilomètres au nord de Toronto, mais ce dernier est surtout destiné à la recherche scientifique. Le gros de leur production provient donc d’agriculteurs contractuels canadiens. De manière similaire, l’Altria Group délègue la production de tabac à des agriculteurs américains.
Une tendance déjà observable partout en Amérique du Nord
La région du Kentucky est bien connue pour ses nombreuses cultures de tabac. Cela dit, plusieurs se sont reconvertis au chanvre lors des dernières années. Cette tendance risque de s’accélérer avec l’entrée en vigueur de l’U.S. farm bill qui permet entre autres la récolte de cannabidiol (CBD).
Lors d’une entrevue accordée le mois dernier, le PDG du Cronos Group expliquait que son entreprise prévoit déléguer de plus en plus la production de cannabis à des sources extérieures. Il est notamment en contact avec de nombreux agriculteurs de la région de Niagara. Ces derniers seraient très favorables à l’idée de se reconvertir dans la culture du cannabis, notamment en raison de la demande accrue pour cette plante.
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