Les Canadiens qui envisagent de se lancer dans la production ou la vente d’aliments infusés au cannabis s’inquiètent des restrictions actuellement proposées par le gouvernement. Selon certains entrepreneurs, si les suggestions de Santé Canada sont officialisées, les aliments auront un goût infect et leurs emballages seront un danger écologique.
Des règles très strictes
Jessika Villano est la propriétaire du Buddha Barn, un dispensaire de cannabis situé à Vancouver. Elle explique que les consultations publiques à propos de la future réglementation se sont terminées la semaine dernière. Or, plusieurs éléments mis de l’avant lui font craindre un futur désastre.
Premièrement, il est suggéré de limiter chaque emballage à une dose de 10 milligrammes de THC. Cette limite en fait sourciller plusieurs. Villano explique que certains aliments destinés aux malades en contiennent jusqu’à 650 milligrammes afin de garantir un effet suffisant. Cette faible concentration est motivée par la peur que des enfants puissent manger accidentellement de tels bonbons. Cela dit, cette limite risque également de pousser plusieurs consommateurs vers le marché noir.
De plus, la loi proposée stipule que les aliments ne devront pas être conçus de manière à encourager une consommation excessive. En d’autres mots, ils ne devront pas goûter trop bon. Voilà qui est problématique si vous voulez fabriquer des muffins au cannabis! Jessika Villano déplore cette attitude. Elle croit que le gouvernement demande quasiment aux entrepreneurs de produire des aliments à saveur de sable pour éloigner les consommateurs potentiels. Bien que le sucre et le chocolat seront autorisés, les emballages devront être particulièrement ternes, afin de ne pas attirer l’attention des jeunes.
Un désastre environnemental?
D’ailleurs, la question des emballages est également mise de l’avant par les entrepreneurs. Dans sa forme actuelle, la réglementation exige que chaque aliment soit emballé individuellement. En comparaison, les États du Colorado et de Washington permettent la vente de multiples aliments dans un même sac. Or, si l’on prend l’exemple d’une boîte de chocolat canadienne, chaque morceau devra être emballé individuellement. Villano estime que cette politique risque de mener à un désastre environnemental, surtout dans un contexte où l’on tente de réduire la pollution par tous les moyens.
Sources :