Plusieurs compagnies canadiennes font désormais légalement pousser du cannabis sur les anciennes propriétés de Pablo Escobar. Partout en Colombie, et même ailleurs en Amérique du Sud, le simple fait d’évoquer ce nom suscite la controverse. Bien que ce contrebandier légendaire soit décédé depuis 1993, plusieurs le considèrent comme le pire criminel de l’histoire du pays. Au contraire, d’autres voient en lui la figure d’un héros révolutionnaire. Dans ce contexte, les investissements canadiens font beaucoup jaser.
Des propriétés idéales pour la production de cannabis
Au total, sept compagnies canadiennes possèdent des propriétés en Colombie et y font pousser du cannabis. Ces investissements représentent un total de 100 millions de dollars, il s’agit donc d’un projet majeur. Le climat tropical y est idéal pour faire pousser cette plante, et la population locale s’y connaît en agriculture.
Bibiana Rojas, une représentante de Canopy Growth, souligne que son organisation est bien au fait de l’histoire sanglante de la guerre des drogues en Colombie. Selon cette dernière, les investissements reliés au cannabis vont générer d’importantes retombées économiques pour ce pays, en plus de favoriser la santé des Colombiens. La marijuana médicale y est effectivement légale depuis 2015.
Des investissements risqués
Des spécialistes en investissements considèrent qu’il s’agit d’une décision risquée de la part des compagnies canadiennes. Robert Tetrault, de chez Canaccord Genuity Wealth Management, explique qu’il est possible que ces nouveaux sites de production soient la cible d’extorsion de la part d’officiels corrompus. Il n’est également pas exclu que certaines des anciennes propriétés d’Escobar soient saisies de force. À cela s’ajoute un climat de violence généralisé qui n’améliore en rien la situation. Plusieurs guérillas extrémistes arpentent les jungles locales pour y commettre des vols, des enlèvements et des assassinats.
Malgré tout, comme les travailleurs colombiens sont payés moins cher que dans les serres d’Amérique du Nord, il s’agit d’un pari financier qui pourrait rapporter gros aux producteurs de cannabis du Canada.