La grogne contre le modèle canadien se fait sentir

Les Canadiens sont de plus en plus sceptiques à l’endroit de la réglementation qui entoure le cannabis récréatif. Dans ce contexte, plusieurs retournent à leurs vieilles habitudes et s’en procurent auprès de revendeurs illicites. Comme les élections fédérales approchent, il ne serait pas surprenant que les différents partis en profitent pour proposer des amendements aux lois actuelles.

Une perte d’intérêt pour le cannabis légal

Une étude menée par la Dalhousie University de la Nouvelle-Écosse nous révèle que 50,1% des Canadiens supportent désormais la légalisation du cannabis. En 2017, ce pourcentage était à 68,6%. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette baisse d’intérêt, mais le responsable du sondage a sa propre opinion à ce sujet.

Effectivement, le professeur Sylvain Charlebois croit que le gouvernement canadien aurait intentionnellement limité l’attrait du cannabis. Pour préciser sa pensée, il explique que si les Canadiens s’attendaient à une véritable fête cool et branchée, ils eurent plutôt droit à une cérémonie ringarde et ennuyante. Les règles qui entourent l’achat et la consommation de cannabis seraient généralement trop restrictives dans l’ensemble du pays. Il en résulte un marché légal qui ne parvient pas à compétitionner efficacement le marché noir.

Le problème du marché noir

Le sondage révèle également que 30% des répondants se procurent encore exclusivement du cannabis auprès de leur revendeur. Alternativement, 31% affirment se rendre dans une boutique légale occasionnellement. Ces derniers utilisent donc fréquemment le marché noir. Au Québec, cette situation handicape les performances de la SQDC. Le professeur Charlebois mentionne à ce sujet que : « Les prix sont trop chers. À la base, les gens recherchent un produit et des rabais et s’il n’y a pas de valeur ajoutée, ils ne voient pas l’avantage d’aller dans des magasins de l’État ».

Monsieur Charlebois estime également que la SQDC fait fausse route en haussant le prix de ses produits de 5%. Plutôt que d’augmenter la rentabilité de la société d’État, cette mesure risquerait plutôt de pousser les consommateurs dans les bras des revendeurs.

Au final, il est clair que la législation actuelle pourrait être améliorée, si l’objectif de la légalisation est bel et bien de faire compétition au crime organisé. Après tout, les consommateurs de cannabis ont l’habitude depuis des années de s’approvisionner auprès des revendeurs. Comme on dit, les vieilles habitudes ont la vie dure!

Sources:

JournaldeQuebec.com

CTVNews.ca