L’armée américaine part en guerre contre le cannabis

L’armée américaine s’attaque à un nouvel ennemi qui s’annonce très coriace : le cannabis. En effet, la fameuse plante verte est extrêmement populaire chez les soldats de l’Oncle Sam. Comme le cannabis récréatif est désormais légal dans dix États, il devient de plus en plus difficile d’imposer
l’abstinence aux troupes.

Pas de cannabis dans l’armée, vraiment?

Dans l’armée, on ne plaisante pas avec le cannabis. Peu importe si la plante est légale dans certains États, les soldats ne sont pas autorisés à en consommer, même à des fins médicinales. Cela dit, il semble que la tentation soit plus forte que le règlement. Donna Clouse, la responsable de l’Army’s Substance Abuse Program, souligne que le cannabis est la substance interdite la plus populaire dans les rangs de l’armée. Madame Clouse est également chargée de mener une campagne d’information destinée aux soldats. Cette initiative vise à réduire la consommation de cannabis, surtout chez les recrues qui travaillent dans un État ou la substance est légale.

Des règlements qui ne font pas l’unanimité

Certains vétérans critiquent les politiques restrictives de l’armée. C’est notamment le cas de Matthew Kahl. Lors de son deuxième séjour en Afghanistan, il fut sévèrement blessé au visage et récolta par la même occasion d’un traumatisme crânien sévère, d’une blessure à la colonne vertébrale et de symptômes du syndrome de stress post-traumatique. Pour traiter tous ces problèmes, il devait prendre quotidiennement 20
médicaments différents.

Après avoir déménagé au Michigan, il essaya le cannabis médical. En raison des vertus thérapeutiques de cette plante, il parvint à réduire drastiquement sa consommation d’opioïdes. Désormais, Matthew dirige une organisation qui milite pour garantir aux vétérans de l’armée l’accès au cannabis médical.

En plus des soldats aux prises avec des troubles de santé, les municipalités sont fortement influencées par les règlements imposés aux militaires. En effet, plusieurs villes qui hébergent des bases militaires interdisent l’implantation de dispensaires de cannabis, même si la plante est légale dans l’État.

C’est notamment le cas de la ville de Colorado Springs, qui comme son nom l’indique, est située au Colorado. Wayne Williams, un conseiller municipal de l’endroit, craint que l’ouverture de telles boutiques pousse l’armée à déplacer ses installations vers d’autres villes pour éviter que les soldats succombent à la tentation de faire quelques achats de fin de soirée. Le départ potentiel de milliers de soldats représenterait une perte substantielle au niveau des taxes municipales.

Paradoxalement, l’implantation de dispensaires de cannabis récréatif pourrait contribuer à remplir les coffres municipaux. Andrew Heaton est le propriétaire d’un dispensaire de cannabis médical de Colorado Springs. Il estime que les craintes de l’armée ne sont guère crédibles, car les soldats peuvent aisément se procurer du cannabis auprès des revendeurs illégaux.

Bref, cette problématique risque de tenir les généraux bien occupés au fil des prochaines années. Cette fois, l’ennemi à abattre est déjà bien implanté dans leurs propres rangs.

Sources:

TPR.org