Il semble que la légalisation canadienne du cannabis ne fasse pas jaser qu’au Canada. Depuis que le gouvernement Trudeau a procédé à la légalisation de cette plante, plusieurs pays s’interrogent sur le bien-fondé de la prohibition internationale du cannabis. Les experts de l’Organisation mondiale de la Santé débattent présentement de cette problématique, et certains gouvernements se montrent particulièrement critiques de la situation.
Le Canada n’a pas peur des contradictions
D’abord, nous devons rappeler que le Canada a signé en 1961 la Convention unique sur les stupéfiants. S’ajoute à cela la Convention sur les substances psychotropes de 1971. Finalement, notre pays est également signataire de la Convention des Nations unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988.
Or, il se trouve que le cannabis est classé par tous ces traités comme étant une drogue de classe 1. Cela signifie que la marijuana est considérée à l’international comme une drogue dangereuse comparable à la cocaïne ou l’héroïne. En légalisant la substance, le Canada s’est placé dans une position très contradictoire.
Un débat dans les hautes instances
L’Organisation mondiale de la Santé se réunissait vendredi dernier dans un congrès à Vienne afin de déterminer quelles drogues devaient être reclassées. Certains estiment que les lois internationales devraient être plus permissives à l’endroit du cannabis. Au final, les experts ont réclamé plus de temps afin de parvenir à un consensus. Ce rapport sera éventuellement présenté à l’ONU afin de supporter la décision finale.
Rappelons que le président russe Vladimir Poutine avait d’ailleurs ouvertement critiqué la légalisation canadienne du cannabis en juillet dernier. Selon Juan Fernandez, de l’International Drug Policy Consortium de Londres, plusieurs autres pays réputés comme étant conservateurs s’opposent à un déclassement du cannabis. C’est notamment le cas de la Chine, de l’Égypte et du Pakistan.
Lorsqu’un pays industrialisé majeur comme le Canada légalise une plante comme le cannabis, il n’est pas surprenant que plusieurs citoyens du monde pétitionnent pour des lois similaires. La décision du gouvernement Trudeau équivaut à un appui de taille pour le mouvement 420 mondial. Bref, c’est un peu comme si le Canada avait donné un bon coup de pied dans une ruche d’abeilles.
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