Le cannabis est désormais légalisé dans plusieurs régions de l’Amérique du Nord. Le marché de l’emploi commence à adapter ses politiques à cette nouvelle réalité. Il y a quelques années à peine, les spécialistes en ressources humaines éliminaient systématiquement les candidats qui avouaient consommer du cannabis hors de leurs heures de travail. Désormais, cette substance est de plus en plus considérée comme un simple équivalent de l’alcool.
S’adapter à la nouvelle réalité nord-américaine
Plusieurs employeurs américains reconsidèrent leur position à l’endroit de la marijuana. C’est notamment le cas d’AutoNation, une chaîne floridienne de location de véhicules. Mike Jackson, le chef exécutif de l’entreprise, a révélé dans une entrevue accordée à Bloomberg que le mot d’ordre était jusqu’à très récemment de congédier tous les employés qui échouaient à un test de dépistage.
Or, étant donné les nombreux changements législatifs en faveur du cannabis, l’organisation d’AutoNation a revu ses politiques. En effet, si cette substance n’est plus considérée comme une drogue à proscrire dans plusieurs États, pourquoi le serait-elle dans le monde du travail? L’entreprise a donc abandonné sa chasse aux consommateurs de cannabis. Bien que le cannabis récréatif ne soit toujours pas autorisé en Floride, sa contrepartie médicale l’est. 190 000 résidents de cet État bénéficient présentement des vertus thérapeutiques de cette plante.
Une tendance répandue
Cet exemple est très représentatif du marché du travail de 2019. Joyce Chastain, une consultante en ressources humaines, explique que plusieurs de ses clients ne testent plus leurs employés pour le THC. En plus de vouloir rationaliser leurs politiques, plusieurs employeurs ont peur de perdre des talents irremplaçables aux mains de la compétition.
Présentement, quatre États américains autorisent le cannabis récréatif, en plus de l’entièreté du Canada. Les entreprises qui sont situées sur ces territoires peuvent difficilement appliquer la ligne dure face au THC. En plus des embûches légales, une telle attitude réduirait énormément le nombre de recrues potentielles. Ed Morse est le PDG du groupe Ed Morse Automotive. Il affirme qu’il est impensable de rejeter d’office une vaste proportion d’employés potentiels. C’est particulièrement vrai dans un contexte où il est difficile de recruter assez d’employés compétents pour assurer le bon fonctionnement de différentes succursales.
Ainsi, bien que ce sujet demeure extrêmement controversé chez les employeurs, il est évident qu’appliquer la bonne vieille ligne dure devient presque impossible. Les tribunaux doivent déjà se pencher sur des cas d’employés qui vont valoir leur droit de consommer du cannabis. Inévitablement, cette thématique risque de faire couler beaucoup d’encre au cours des prochaines années, autant aux États-Unis qu’au Canada.
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