Un sondage réalisé par la firme Ipsos révèle que 35% des clients qui ont fait l’acquisition de cannabis entre octobre et novembre sont retournés vers le marché noir. De plus, 54% des répondants estiment que le cannabis légal coûte trop cher. Pour certains, il s’agit d’un constat d’échec pour le gouvernement. D’autres estiment qu’il s’agit plutôt d’une situation temporaire qui va se résorber quand l’industrie du cannabis récréatif va se consolider.
Un verre à moitié vide ou à moitié plein?
Le directeur général du Cannabis Council of Canada, Allan Rewak, estime que ces résultats ne sont pas particulièrement inquiétants. Il souligne que la légalisation du cannabis n’est pas un simple projet de loi, mais bien un processus à long terme. Rewak se dit même encouragé par ces résultats. Après tout, 65% des 2,402 répondants semblent déjà avoir le réflexe d’aller vers le marché légal. Si les vendeurs légaux améliorent leur service à la clientèle, il ne serait donc pas surprenant que de plus en plus de Canadiens délaissent leurs vendeurs.
Cependant, tous n’ont pas une vision aussi positive de la situation. Ian Dawkins, le cofondateur de Althing Consultancy, estime que le sondage révèle un plus vaste problème. Étant donné qu’un peu plus de la moitié des répondants du sondage Ipsos ne sont pas satisfaits des prix proposés, leur mécontentement risque d’être décuplé si la pénurie de cannabis perdure des mois. Dans cette logique, de plus en plus de consommateurs risquent de se tourner vers le marché noir.
Un contexte particulier
Pour la vice-présidente d’Ipsos, Jennifer McLeod Macey, il est important de nuancer les choses. Elle souligne que la légalisation du cannabis est une nouveauté. Il est donc difficile d’extrapoler en se basant sur un seul sondage. Macey croit également que le marché noir va toujours perdurer, mais il aura probablement une importance moindre au fil du temps.
Toujours selon elle, les pénuries initiales de marijuana poussent les gens dans les bras des revendeurs. De plus, le fait que les aliments infusés au cannabis ne sont toujours pas légaux en force plusieurs à s’en procurer de manière illicite. Cette tendance pourrait s’inverser dès 2019, avec la légalisation de ces comestibles.
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