Plusieurs agriculteurs canadiens se tournent vers la culture du chanvre. Cette plante peut être utilisée à des fins alimentaires, textiles ou même industrielles. Depuis le 17 octobre 2018, il est également légal d’extraire le cannabidiol (CBD) qu’elle contient. En revanche, se lancer dans la production de chanvre n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Cette culture vient avec son lot de défis techniques et légaux.
Deux poids, deux mesures?
Nick Warmerdam est un cultivateur d’Abbotsford, une petite municipalité située en Colombie-Britannique. Il explique que les lois actuelles sont extrêmement strictes en ce qui concerne les pesticides. Lorsqu’il a tenté de vendre son chanvre à un acheteur qui était à la recherche de CBD, on l’a informé que ses plants étaient contaminés par des résidus de pesticides. Or, il se trouve que la limite canadienne acceptable est 100 fois inférieure à celle que doivent respecter les producteurs de brocolis et d’autres légumes. De plus, cette limite est également 1000 fois inférieure à cette qui est en vigueur chez nos voisins américains.
Warmerdam explique que les pesticides n’ont jamais été répandus sur son chanvre. Il s’agit simplement de résidus présents dans les sols. Si notre fermier faisait plutôt pousser de la nourriture, il serait autorisé à la vendre sur le marché, car les limites acceptables sont plus permissives. Dans de telles conditions, il faut donc s’assurer de faire pousser le chanvre dans une terre exceptionnellement pure si l’on désire faire fortune avec le CBD. Warmerdam espère donc que le gouvernement va bientôt revoir les normes en vigueur afin de faciliter la culture du chanvre.
Des voleurs mal informés
Dans un autre ordre d’idée, les vols de chanvre sont un problème récurrent chez les producteurs. Bien souvent, les voleurs croient s’emparer de cannabis. En réalité, bien que les deux cultures soient identiques à l’œil nu, le chanvre ne contient que d’infimes doses de THC. Sans cette substance, il est impossible de ressentir des effets hallucinogènes lorsque l’on consomme des produits dérivés de cette plante.
En raison de cette confusion, les voleurs se retrouvent avec des plants qui n’ont aucune valeur sur le marché noir, et les cultivateurs perdent de précieux revenus.
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