Les gouvernements asiatiques inquiets à propos du cannabis canadien

Au cours de l’été, le gouvernement sud-coréen a averti ses ressortissants que malgré la légalisation du cannabis au Canada, il est toujours illégal pour eux de consommer cette substance. Le Japon et la Chine viennent tout juste de lancer des avis semblables à leurs ressortissants afin que ces derniers ne succombent pas à la tentation de goûter à nos produits naturels. Est-ce bien réaliste de leur part?

Des avertissements inquiétants

Les sud-coréens et les Japonais qui consomment du cannabis au Canada s’exposent désormais à une arrestation à leur retour chez eux. Pour le moment, les Chinois ne risquent pas à des conséquences légales, mais leur ambassade vient tout juste de leur suggérer « d’éviter tout contact et toute utilisation de la marijuana afin de protéger votre santé mentale et physique ».

Rappelons qu’en Asie, les crimes reliés aux drogues sont sévèrement punis. En Corée du Sud, le simple fait de posséder du cannabis peut vous valoir cinq ans de prison et d’une amende qui équivaut à 57 500$. Au Japon, les peines d’emprisonnement peuvent aller jusqu’à 7 ans et les amendes maximales s’élèvent aux alentours de 25 000$.

Des lois particulières, mais difficilement applicables

Selon Bernard Bernier, ethnologue à l’Université de Montréal, il faut replacer ces lois dans leur contexte culturel afin de comprendre leur existence. Dans le cas du Japon, il est considéré comme essentiel de protéger la normalité. Or, le fait de consommer des drogues, notamment du cannabis, est associé à une forme de marginalité. Il est donc important pour les dirigeants locaux de s’opposer à de tels comportements.

Joseph-H. Chung, codirecteur de l’Observatoire de l’Asie du Sud-Est de l’UQAM, croit que ces lois sont difficilement applicables. Afin d’arrêter ces ressortissants, il faudrait instaurer un système complexe de dépistage aux douanes, voire même encourager les dénonciations citoyennes. Il ne serait donc pas surprenant que les pays asiatiques publient surtout ces communiqués pour réaffirmer leur position à ce sujet, et non parce qu’ils projettent réellement de traquer tous leurs ressortissants un peu rebelles.

Sources :

L’actualite.com

Le Devoir

Global News