Les Premières Nations tirent leur épingle du jeu

Autant au Canada qu’aux États-Unis, plusieurs groupes d’Amérindiens voient le cannabis comme une opportunité économique exceptionnelle. Bien plus qu’un simple revenu d’appoint, cette plante pourrait contribuer à redorer le blason de nombreuses communautés aux prises avec des problèmes économiques.

Remplir les coffres des communautés

Nous apprenions la semaine dernière que le conseil élu de la réserve de Six Nations, située en Ontario, a l’intention de s’accaparer 8% de la valeur des ventes de cannabis. Rappelons que depuis février dernier, les détenteurs d’un permis ont l’autorisation de produire et de vendre du cannabis sur le territoire de la réserve. Selon les représentants du conseil élu, ces montants seront utilisés afin de dynamiser la communauté. Ils espèrent entre autres moderniser l’infrastructure routière, les écoles, les parcs et la piscine publique.

Il n’est pas question de laisser l’économie du cannabis se développer de manière anarchique dans la réserve. Pour cette raison, une commission spéciale sera créée afin d’assurer que les dispensaires possèdent les permis nécessaires pour opérer. Ajoutons que la consommation de cannabis est strictement interdite dans les lieux publics de Six Nations. Les contrevenants s’exposent à des amendes salées qui vont de 1000$ à 5000$.

Des casinos et du cannabis

Aux États-Unis, plusieurs réserves amérindiennes tirent leurs revenus de leurs casinos. Cette activité lucrative est à la base de l’économie de nombreuses nations depuis les années 1980. En 2009, les revenus totaux des casinos amérindiens représentaient 29 milliards de dollars, soit plus que ceux de Las Vegas et d’Atlantic City réunis.

Cela dit, les taux de diplomation demeurent bas dans plusieurs réserves.  Comme tous les habitants ne peuvent travailler dans l’industrie du jeu, plusieurs estiment que le cannabis pourrait être une alternative intéressante pour les entrepreneurs locaux. Par contre, les Amérindiens américains doivent composer avec un gouvernement fédéral qui se montre toujours hostile envers le cannabis. De plus, plusieurs États interdisent toujours la consommation de cannabis récréatif ou médical.  Dans un tel cas, est-ce que la volonté des amérindiens peut prévaloir sur la loi locale?

Un peu comme au Canada, la question de l’indépendance territoriale est au centre de cette problématique. Si les communautés veulent se lancer dans le commerce de cannabis, rien ne garantit que l’État va respecter cette décision. La plante verte risque donc d’être au cœur de nombreuses affaires juridiques au fil des prochaines années.

Sources :

CBC.ca

TheGuardian.com