Il n’est pas rare que les détracteurs du cannabis suggèrent que la consommation de cette plante puisse vous envoyer directement à l’article de la mort. Il est vrai que certains fumeurs de marijuana finissent à l’urgence en raison d’une crise de panique particulièrement intense. Cependant, il semble qu’il soit médicalement impossible de succomber à une surdose de cannabis.
Un mythe persistant
L’idée que la consommation de cannabis puisse vous envoyer six pieds sous terre est colportée depuis des décennies par les mouvements prohibitionnistes. Cette légende urbaine s’est enracinée dans la culture populaire américaine en raison de films alarmistes comme Reefer Madness. Dans cette œuvre des années 30, les protagonistes qui consomment de la marijuana sont présentés comme de véritables dangers publics qui sont susceptibles de vous assassiner en raison de leurs hallucinations.
Si ce scénario peut aujourd’hui faire sourire, les campagnes de propagande de l’époque bénéficiaient d’un soutien important de la part de groupes prohibitionnistes bien organisés. Ces derniers visaient à la fois l’alcool et la marijuana. Bien souvent, ces lobbys exagéraient les dangers médicaux reliés à cette plante.
La réalité médicale
Le docteur Eddy Lang est un urgentologue. Selon lui, il n’est pas tout à fait exact de parler de surdose dans le cas des patients qui ont consommé un peu trop de cannabis pour leur propre bien. Il faudrait plutôt parler d’auto-empoisonnement. Dans le cas de l’alcool, il est effectivement possible qu’un patient décède s’il en boit une trop grande quantité. Le docteur Lang soutient que la marijuana ne fonctionne pas de cette façon. Il est impossible d’en mourir ou même de perdre conscience en raison d’une consommation exagérée. Il n’a d’ailleurs jamais rencontré un tel cas après des années de pratique.
Matthew Hill, un professeur associé à la Hotchkiss Brain Institute, abonde dans le même sens. Ce scientifique a d’ailleurs orienté ses recherches vers le système endocannabinoïde. Il soutient que comme le système cardio-vasculaire humain et les régions du cerveau reliés à la respiration ne sont pas dotés de récepteurs sensibles au cannabis, il est impossible de décéder d’une surdose comme avec les opioïdes.
Finalement, il suffit de garder à l’esprit que la modération a bien meilleur goût. Ainsi, tout devrait aller pour le mieux!