Nous apprenions la semaine dernière que Bruce Linton, le Co-PDG de Canopy Growth, avait été poussé vers la porte de sortie par le conseil d’administration de sa compagnie. Maintenant que la poussière est retombée, plusieurs acteurs de l’industrie canadienne du cannabis considèrent ce départ comme un sérieux avertissement.
Un départ surprise, vraiment?
Lorsque la nouvelle du départ de Bruce Linton s’est répandue, plusieurs intervenants bien connus de l’industrie canadienne exprimèrent leur surprise sur les réseaux sociaux. Après tout, il s’agit du co-fondateur de Canopy Growth, la plus grande compagnie de cannabis du monde. Cela dit, lorsqu’on se penche sur les raisons de son départ, le tout n’est pas si surprenant financièrement parlant.
En effet, les performances de Canopy Growth sont présentement décevantes. Bien que la compagnie vaille 18 milliards de dollars à la bourse de Toronto, elle a tout de même perdu 323 millions lors du dernier trimestre. Des investisseurs importants exprimèrent publiquement leur insatisfaction à ce sujet. C’est notamment le cas des représentants de Constellation Brands. Ces derniers estiment que malgré un investissement de 5 milliards, Canopy Growth demeure peu rentable.
Un avertissement aux membres de l’industrie
Le message des investisseurs est simple : il est temps pour les compagnies de cannabis de livrer la marchandise. Greg Taylor, le responsable des investissements pour la firme Purpose Investments, croit que l’on risque de voir beaucoup de changements à la tête des compagnies canadiennes de cannabis. Il s’agit d’une procédure fréquente quand les profits ne sont pas au rendez-vous pour les investisseurs. En fait, des mesures semblables ont déjà été appliquées chez d’autres compagnies. Par exemple, les responsables d’Aphria remplacèrent plus tôt cette année leurs deux co-fondateurs par un expert de l’industrie alimentaire américaine. Cette décision fut prise à la suite d’une mauvaise estimation du capital international de l’entreprise.
Ainsi, bien que l’industrie du cannabis légal soit relativement jeune, les producteurs doivent désormais trouver un moyen d’être rentables malgré les embûches. Les investisseurs ne désirent pas attendre des mois ou des années pour voir leurs profits bondir. Les PDG présentement en fonction doivent tout faire pour satisfaire leurs partenaires, sous peine d’être mis à la porte de leur propre entreprise. Comme on dit, les affaires sont parfois cruelles!
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