L’institut de la statistique du Québec vient tout juste de publier une étude fascinante à propos de la relation qu’entretiennent les Québécois avec le cannabis. Ce projet de recherche visait à mieux comprendre nos habitudes dans le contexte de la légalisation du cannabis. Voici les éléments les plus intéressants qui ressortent de cet ambitieux projet.
Des chiffres révélateurs sur le Québec
L’enquête en question a été conduite sur 10 000 Québécois de 15 ans et plus de mars à juin 2018. Nous savons désormais que 45% des répondants ont consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie. De ce nombre, 12% avaient consommé cette plante dans les 12 mois précédant l’enquête. Il semble que les membres du groupe d’âge des 18-24 ans sont les plus grands consommateurs de cannabis, surtout les hommes.
Fait intéressant, 95% des répondants affirment fumer leur cannabis. Notons que les personnes de moins de 35 ans tendent à préférer le vapotage aux joints. Les produits combustibles ont donc la cote au Québec, même si la tendance va vers les aliments dans le reste de l’Amérique du Nord.
Ici, les aliments cuisinés à base de cannabis sont la seconde méthode de consommation la plus populaire. Étrangement, les aliments sont plus prisés des consommateurs qui possèdent un diplôme d’études supérieures. Seulement 20% des consommateurs qui n’ont pas de certificat d’études secondaires se risquent à manger de la nourriture au THC, alors que 31% des universitaires en raffolent. Aucune explication n’a été proposée à ce sujet.
Ajoutons que les jeunes sont particulièrement attirés par les aliments au cannabis, alors que les plus vieilles générations préfèrent s’en tenir aux méthodes de consommation classiques.
Des habitudes variées
L’étude révèle également que la plante verte est généralement consommée avec modération au Québec. En moyenne, 2 consommateurs sur 5 utilisent le cannabis seulement une fois par mois. À l’inverse, 15% des répondants affirment consommer des dérivés de cette plante quotidiennement. À ce sujet, un Québécois sur cinq estime que le cannabis ne pose pas de risques pour la santé s’il est consommé de façon modérée. Il semble d’ailleurs que les femmes consomment à une plus faible fréquence que les hommes.
Où consommer?
Selon les résultats obtenus, 94% des répondants affirment consommer leur cannabis à la maison. Cela dit, 33% aiment vivre un peu plus dangereusement en fumant dans des endroits publics comme des parcs ou des ruelles. Toujours dans la thématique « vivre dangereusement », 14% des répondants avouent avoir déjà pris le volant à au moins trois reprises sous l’influence du cannabis, et ce moins de deux heures après la consommation.
Concluons en disant qu’il n’est pas très difficile de trouver du cannabis au Québec. En effet, 3 consommateurs sur 4 disent s’approvisionner auprès d’un membre de leur famille, d’un ami ou d’une connaissance proche. Pour 83% des usagers qui se procurent cette substance, le but recherché est la détente.
Un outil très utile
Bien plus qu’un simple sondage, cette étude servira à établir des politiques appropriées à la réalité du Québec. Monique Bordeleau est une coordonnatrice à l’ISQ. Lors d’une entrevue accordée au Huffington Post, elle explique que : “Éventuellement, dans les programmes de santé publique de prévention, ça permet de pouvoir cibler les interventions pour viser les personnes qui pourraient avoir besoin de services de santé”.
Comme cette étude sert en quelque sorte à prendre le pouls de la population à propos des normes sociales en vigueur, il est fort probable que des sondages similaires soient effectués lors de prochaines années afin de déterminer si la perception du cannabis change. Madame Bordeleau ajoute que : “Au Québec, c’est la première fois qu’on mesure ça dans une enquête populationnelle”.
Pour ceux et celles qui désirent en savoir plus, il suffit de suivre le premier lien ci-dessous pour accéder à l’étude complète. Une belle petite lecture de 112 pages pour agrémenter votre soirée!
Sources :