Alain Brunet, le PDG de la SAQ, nous rappelait cette semaine que l’un des principaux objectifs de la légalisation du cannabis récréatif au Canada est d’enrayer le marché noir. Le premier ministre Justin Trudeau a également beaucoup insisté sur ce point avant même de mettre en œuvre son projet de loi. De l’autre côté de la frontière, l’État américain de Washington a légalisé le cannabis pour les mêmes raisons il y a de ça quelques années. Or, il semble que le crime organisé y soit toujours bien actif.
Difficile de dire qui est un producteur autorisé de cannabis
Effectivement, il faut détenir un permis gouvernemental pour produire de la marijuana dans l’État de Washington. Le County Chief Criminal Deputy explique que cette loi est très difficile à appliquer. C’est que les plantations sont devenues nombreuses. Il est donc difficile de différencier ceux qui cultivent légalement le cannabis et ceux qui en font le commerce illégal. Certaines de ces plantations sont d’ailleurs en lien avec des réseaux internationaux de trafiquants ayant des liens jusqu’en Thaïlande. De plus, la contrebande est encore bien présente. Les trafiquants n’hésitent pas à vendre de la marijuana dans les États environnants bien que cette pratique soit illégale. Fait intéressant, plusieurs de ces criminels sont des producteurs autorisés par l’État et cherchent simplement à écouler leurs surplus.
Le défi pour le gouvernement canadien est donc de taille. La légalisation de la marijuana sera sans aucun doute bénéfique pour les consommateurs. Cependant, il est clair que l’exemple de l’État de Washington démontre qu’un simple projet de loi ne suffit pas à éliminer instantanément le trafic de marijuana.